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Libération

Philanthrope comme un bénévole sexuel

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publié le 28 novembre 2014 à 17h56

Payer quelqu’un pour qu’il vous fasse profiter de ses services sexuels n’est pas bien joli, dit-on. Obtenir ces prestations gratuitement serait, en revanche, nettement mieux. Voilà quelque chose que les clients de la prostitution ne sauraient contester : ils préfèrent obtenir des faveurs sans débourser un centime, même s’ils ne trouvent pas de personnes prêtes à cela. La moindre prestation est tarifée, constatent-ils attristés.

Que faire ? Sans doute ne pas pénaliser celui qui paye comme le voudraient les élites vives de la nation. On serait en train d’exploiter des gens qui le sont déjà. Ne doivent-ils pas payer pour coucher ?

Alors, doit-on punir les personnes prostituées ? Ce serait terriblement cruel. Ne sont-elles pas victimes de clients qui les poussent à une activité dont elles n’ont pas vraiment envie, dans le seul but de gagner leur pain ?

Il semblerait qu’il ne reste qu’une seule possibilité : le bénévolat sexuel.

Avec un tel système, les clients ne seraient pas exploités et les personnes qui se prostituent encore moins. Ces dernières le feraient soit par goût, soit par charité. Certes, l’Etat-providence nous a fait tenir en horreur cette expression. On pourrait en choisir une autre : la solidarité. On organiserait des appels aux bénévoles à la télévision, dans les journaux, par Internet. Mais aussi dans les lieux de travail, dans les hôpitaux. Au lieu d’être rémunérées, les bénévoles seraient reconnues par la collectivité comme étant des personnes exemplaires, à l’ins