Cherchons. Pourquoi Mme Le Pen aime-t-elle tant la Russie d'aujourd'hui qu'elle avait invité au congrès du FN un représentant de Russie Unie, le parti de Vladimir Poutine, qui donnait du «chers camarades» aux délégués frontistes ?
Ce ne peut pas être qu'elle voie un modèle, elle qui déteste tant l'Union européenne, dans cette Fédération de Russie qui regroupe plus de 80 «entités constituantes» dont bon nombre sont majoritairement musulmanes. Ce ne peut pas non plus être qu'elle approuve l'importation massive d'immigrés turcs à Moscou dont ils restaurent le centre historique et construisent les luxueux bâtiments proclamant l'opulence des nouveaux riches. Ce ne doit pas être non plus qu'elle apprécie le cosmopolitisme de cette capitale fédérale, le New York de l'Est, qui ferait passer le maléfique Bruxelles pour traditionaliste et monocolore. On peut encore moins imaginer - ce ne serait que mauvais procès - que Mme Le Pen s'enthousiasme de ces ratonnades contre les «culs noirs» caucasiens sur lesquelles la police moscovite ferme si obstinément les yeux.
Non. Aucune de ces explications ne tient la route mais alors quoi ? Ce n’est pas non plus l’argent car il ne faut pas confondre la cause et l’effet. Ce n’est pas parce que Mme Le Pen a trouvé 9 millions d’euros à emprunter à une banque russe qu’elle vibre pour la Russie mais, au contraire, parce qu’elle n’a qu’admiration pour Vladimir Poutine que ce prêt lui a été consenti.