Pour une fois, je suis d'accord avec Manuel Valls. Et c'est quand il dit : «Il n'y a pas une laïcité pour les juifs, une laïcité pour les musulmans et une laïcité pour les chrétiens. Il y a une laïcité pour tous les Français.» D'où vient ce soudain enthousiasme pour le Premier ministre le plus à droite que la gauche ait connu ? De sa réaction très républicaine au sujet des crèches de Noël que quelques maires FN et UMP ont choisi de monter dans leur mairie pour revendiquer les origines chrétiennes d'une civilisation qu'ils ne trouvent pas assez belliqueuse face aux peuplades immigrées et aux religions importées.

Tradition, piège à cons, à cochons et à cornichons. Que ce soit Robert Ménard à Béziers ou Bruno Retailleau en Vendée, les édiles de combat aiment à se couvrir du ridicule des âmes simples. Vêtus de la naïve houppelande du «ben pourquoi ?», ils jouent les petits ânes gris, bêtes à manger du foin, qui font semblant de ne pas comprendre où pourrait se nicher le problème. Grand dieu, mais pourquoi diable les bolcheviques mécréants qui nous gouvernent, voudraient interdire à la France de Saint Louis, de Jeanne d'Arc et de Christine Boutin de raviver des traditions immémoriales ? Pourquoi la fille aînée de l'Eglise ne serait plus chez elle en ces maisons communes de la paroisse qui ont pris, on ne sait pourquoi, le doux nom de mairie ? En fait, ces bons apôtres sont les bœufs impavides d'un catholicisme revanchard qui laboure l