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Libération

Petite Nana Noël

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publié le 19 décembre 2014 à 17h46

Elle avait organisé un concert d'adieu à l'Opéra Garnier en 2007 et la voilà qui come-backe à l'échelon mondial pour une tournée octogénaire assortie d'un plan média en bonne et due forme. Alors qu'Annie Cordy, 86 ans, sort un disque de chants de Noël, que Serge Lama, 71 ans, publie l'intégrale des textes de ses chansons (dont des perles poétiques comme Mon Doux Agneau, ma tendre chatte ou Du ventre plat au ventre rond), c'est une certaine France seventies qui remonte à la surface avec Nana Mouskouri. Oui, OK, on sait, elle est grecque, mais, pour le populo scotché tous les samedis soirs et dimanches après-midi devant le poste de télé, elle était un invariant à lunettes particulièrement tenace. Et qui a eu dans sa discothèque le 45-tours de sa version de Petit Papa Noël sait de quel genre de souffrance existentielle sa voix de robot sentimental premier degré peut être chargée. La publicité pour le désodorisant Wizard «ambiance bouquet des îles», dont elle vide un aérosol complet en virevoltant comme une toupie au foyer et en clamant «quand tu chantes, ça va !», est un must que l'on peut visionner gratuitement sur YouTube. Il y a aussi un côté camp chez Nana Mouskouri, Lady Gaga antitransformiste ne bougeant pas d'un iota son apparence scénique principielle depuis sa première prestation sur un pont de porte-avions américain circa 1957.

Le photographe Audoin Desforges