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Libération

Tomber sur un Houelle(bec)q

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publié le 29 décembre 2014 à 18h06

J'avais prévu de vous parler de Philae, la labrador qui pourrait rapporter à Hollande trente millions d'amis. Et puis, je suis passé du coq à l'âne et du caniche au bichon. L'idée m'est venue de faire le lien canin avec Houellebecq, cet autre ami des bêtes qui pleure encore la mort de Clément, son chien chéri à qui il a offert une épitaphe d'un laconisme tire larmes et d'une nunucherie flagrante. Tenant à bien faire les choses, j'ai lu jusqu'au bout Soumission, la dernière livraison de notre fantôme des arts et lettres. Il y est question de la victoire électorale d'un parti islamiste soft et de la conversion fatiguée d'un universitaire en pré-andropause. J'imagine que mon attrait pour un texte qui m'a paru aussi ennuyeux que d'habitude vient de mon nombrilisme féroce. J'avais commis une mini-politique fiction imaginant la prise de pouvoir d'Ennahdha France et de son couple royal Ribery-Zahia. Mais t'inquiète, Michel, je ne t'attaquerai pas pour plagiat vu que ce genre d'anticipation est la chose du monde la mieux partagée.

Contemporain non essentiel. Plus intéressante est la manière dont Houellebecq est perçu comme le sismographe de l'époque, le révélateur ultrasensible du moment, le jongleur en boules de cristal fêlé. Un de ses collègues en écriture voit en lui le «contemporain es