Si j’ai bien compris, la situation internationale n’est pas fameuse et sa courbe pas près de s’inverser. On connaissait l’effet papillon en météorologie, on n’en finit pas d’étudier l’effet «Tempête du désert» sur la géopolitique (et la Bourse).
Les Américains reprochent aux Russes d’aggraver encore la situation en Syrie par leur intervention, mais ce même reproche est fait aux Américains en de nombreux lieux de la planète, depuis de nombreuses années et par de multiples plaignants. D’un autre côté, peut-être que, à Washington, on espère que les Russes vont s’engager en Syrie autant qu’ils l’ont fait en Afghanistan, si c’est pour avoir le même résultat. A cela près que la déroute afghane des Russes a plus favorisé Al-Qaeda et le 11 Septembre que les Américains. Et si le président russe est souvent critiqué même par ses pairs, le peuple russe, lui, doit faire des envieux, depuis le temps qu’il encaisse sans trop broncher. Quant aux essais nucléaires en Corée du Nord, c’est un peu comme un pet qui vient empuantir l’ambiance internationale. Chaque fois qu’ils lâchent une fusée, on se contente de se boucher le nez en attendant que ça passe, jusqu’à la prochaine fois. Et les Chinois, qu’on considérait un peu comme des Shadoks capables de pomper éternellement jusqu’à 8 % de croissance, voilà qu’on ne les félicite pas de s’embourgeoiser à nos dépens. Le capitalisme est comme la démocratie grecque (ancienne) : sans esclaves, ça ne vaut pas tripette.
L’Europe entière devrait autodéclarer l’état d’urgence parce que ça commence à sentir le roussi, ce meccano où les pièces ne sont pas solidaires les unes des autres dans un ciel où les nuages bruns sont porteurs d’orages. L’Irlande, l’Espagne et l’Italie sont aussi des exemples de pays qui semblent passer à grande vitesse de catastrophe en miracle et de miracle en catastrophe, on ne sait jamais exactement dans quelle phase ils sont, ces temps-ci. L’Allemagne, c’est comme le pétrole : que ça monte ou que ça descende, ce n’est jamais bon. Si j’ai bien compris, on s’inquiétait quand notre voisine était trop forte et ça ne rassure pas du tout qu’elle faiblisse. Les Britanniques veulent de leur côté prendre leurs cliques et leurs claques pour rejoindre à la rame les Etats-Unis, même si les Ecossais naviguent à contre-courant pour rester plus volontiers dans l’Europe que dans le Royaume-Uni, les éventuels arrivants devenant un nouveau type de réfugiés qui seront certainement accueillis plus favorablement s’ils doivent remettre toutes leurs possessions en entrant.
Pendant ce temps, les Polonais, tels des Américains, traitent directement avec Dieu, tandis que les Hongrois diffusent une idée neuve en Europe de la démocratie, qui ne correspond en tout cas pas à celle sur laquelle a été fondée l’Union européenne. De Rome à Paris, l’Iran est accueilli en grande pompe (entre autres à pétrole) et on reproche à l’Arabie Saoudite, à qui on a vendu pour des milliards d’armes, d’en utiliser quelques-unes. La Turquie menace de lâcher sur l’Europe des réfugiés par centaines de milliers comme une arme de dissuasion, une nouvelle bombe sale. Si j’ai bien compris, ce n’est pas la chienlit, c’est bel et bien la merde.