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Libération
Interview

Tête-à-tête avec un corps

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A la faveur de sa dernière escapade promotionnelle parisienne, un entretien pied à pied avec le vengeur aux deux visages de «Double Impact».
publié le 31 juillet 1991 à 10h29
LIBERATION. Van Varemberg : pourquoi avoir renié votre nom ?

JEAN-CLAUDE VAN DAMME. Je n’ai pas renié mon nom, mais le nom de Van Damme a une meilleure tonalité pour le public américain (Van Dammage ou Hot Damme).

LIBERATION. Les psychanalystes noteraient que Van Damme va dans le sens de la féminisation (dame).

J.-C.V.D. C’est peut-être parce que j’ai la volonté d’un Van Varemberg et la patience d’une dame ; et je dis bien la patience d’une dame !

LIBERATION. Plus que votre nom peut-être, votre signature c’est le grand écart, suspendu. Dans un de vos films (Kickboxer), on a vu un maître vous l’enseigner : vous tiraillez vos cuisses entre deux arbres et vous avez l’air de déguster… D’où tenez-vous ce coup-là ?

J.-C.V.D. Ce sont les années de karaté et de danse classique qui m’ont donné une souplesse exceptionnelle.

LIBERATION. Vous avez attaqué votre carrière à 22 ans ; ça laisse peu d’années de formation physique… Quel était exactement votre palmarès bruxellois, avant le cinéma ?

J.-C.V.D. Mon palmarès : la danse, les muscles et les arts martiaux. Tout cela bien sûr à un haut niveau de compétition.

LIBERATION. Enfant, vous étiez gringalet ?

J.-C.V.D. Oui, gringalet. Mais très rapide et très sensible.

LIBERATION. Vos origines sociales ?

J.-C.V.D. Moyennes.

LIBERATION. Est-ce que le petit loubard belge d’autrefois imaginait ce qu’il deviendrait ?

J.-C.V.D. Premièrement je n’ai jamais été un petit loubard, et mon rêve s’est réalisé à force d’y rêver et d’y rêver encore.

LIBERATION. Vos chiffres d’entrées record font des jaloux : depuis Karate Tiger, 1986, en huit films, quel magot avez-vous réussi à entasser ? Combien par film – à vos débuts et aujourd’hui ? Comment placez-vous ?

J.-C.V.D. La raison pour laquelle j’ai signé pour des films à petit budget vient de ce que mes premiers films ont mis beaucoup de temps à être distribués. A l’époque, je n’étais pas du tout connu dans le monde du show-biz. Ma femme étant enceinte et la vie coûtant cher aux USA, j’ai donc encore signé pour des films à petit budget et des cachets peu importants. Mon malheur est que mon premier film a fait un malheur et mon bonheur est que, malgré ces petits budgets, j’ai fait gagner aux producteurs autant d’argent que s’il s’était agi de gros budgets. C’est seulement maintenant que je gagne ma vie.

LIBERATION. Il y a toute une mythologie autour de l’histoire de Frank Dux qui a inspiré le combat total de Bloodsport. Selon vous, c’est du vécu ou de la mythomanie ?

J.-C.V.D. J’ai rencontré Frank Dux avant le tournage de Bloodsport. Il m’a laissé une bonne impression. De là à dire maintenant que le Comité a existé… Je n’étais pas présent su