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Libération
Critique

Pourquoi tant de haine?

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Le succès du film de Kassovitz semble embarrasser ses promoteurs.
publié le 17 juin 1995 à 6h08

Jusqu'ici tout va très très bien pour la Haine. Avec 751 685 entrées

en France au 13 juin, c'est-à-dire quinze jours après sa sortie, le film de Mathieu Kassovitz a tout l'air d'un succès commercial. Mais c'est un succès qui, aujourd'hui, a l'air aussi d'embarrasser ses auteurs. Comme si la banlieue restait décidément un sujet pas ordinaire.

D'une cinquantaine de copies du film prévues à l'origine, il a fallu, dès la première semaine, en tirer le double. Pour en arriver à 260, huit jours plus tard. Paris, province et banlieue: le film fait un tabac. Idem en Belgique et en Suisse romande, où il est classé numéro un au box office.

En octobre, il devrait sortir en grandes pompes dans la plupart des autres pays européens. Tous en ont voulu. A Cannes, Daniel Marquet (responsable de ventes pour l'étranger au nom du Studio-Canal +) n'a eu qu'à tendre les stylos pour signer les contrats. «J'avais l'embarras du choix. Il est arrivé que pour un même territoire, j'aie plusieurs distributeurs en concurrence.» De la Russie, en passant par Hong-kong ou l'Amérique latine, le film a été vendu partout. Et Daniel Marquet est en position de force pour négocier aux Etats-Unis.

Parallèlement, 4 000 personnes, dont une majorité de jeunes, se sont déjà précipitées à la Villette, où se tient une exposition de photos de Gilles Favier sur la banlieue. 39 000 exemplaires du CD «inspiré du film» (11e au top 50) ont été mis en rayon alors que son éditeur, la société Delabel, n'avait prévu au départ qu'une m