Ce film, deuxième long métrage de David Fincher après son facilement dispensable et presque fatal Alien 3, a brièvement secoué Hollywood dans ses fondations mêmes, en devenant, contre toute attente, un des gros succès de la période creuse entre l'été et les fêtes de fin d'année, enfreignant pratiquement toutes les règles commerciales admises, toutes les idées reçues sur ce qui fait encore rappliquer le cochon payant en Amérique. Seven raconte l'enquête de deux flics, un vétéran taciturne et le bleu-bite impatient qui doit le remplacer dans quelques semaines; jusqu'ici, rien que de l'archivu, et le script est d'ailleurs de la même pulpe que des dizaines d'autres produits hollywoodiens, même si Morgan Freeman joue (de façon très convaincante) un vieux limier de bibliothèque très improbablement féru de Dante, Chaucer et saint Thomas d'Aquin; même si son jeune acolyte est joué par Brad Pitt avec une sobriété et un manque de prétention méritoires qui devraient faire oublier les chromos l'ayant rendu célèbre et catapulté au rayon mou de veau pour pages centrales de Playgirl et Vogue Homme (attendez de le voir dans Twelve Monkeys, le dernier film de Terry Gillam, où il joue une sorte de gerboise humaine avec lentilles de contact marron pour faire encore moins sexy).
Et, oui, il s'agit encore d'un serial killer, obsession principale des Américains, peut-être avec les procès. Celui-ci base ses crimes sur les sept péchés capitaux, d'où le titre et carbure donc aux Ecritures. Du tout cu