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Libération
pour mémoire

La tête de Columbo vissée sur les épaules

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Peter Falk fut aussi l'un des acteurs fétiches de John Cassavetes.
publié le 7 mars 1996 à 3h04
(mis à jour le 24 juin 2011 à 23h27)

Même dans le noir, il suffit de le voir se faufiler entre les travées du théâtre de l'Empire pour reconnaître cette façon de balancer les bras et cette tête qui dodeline. Invité d'honneur du Festival des acteurs à l'écran de Saint-Denis, Peter Falk se réjouit à l'idée de rencontrer le public à l'issue de la projection de deux épisodes de Columbo sur grand écran samedi dernier. Sa voix originale est éraillée, graveleuse, extraordinairement proche du doublage français (auquel il rendra hommage). Pour le plus grand plaisir d'un public de fans, il raconte que «non le rôle n'a pas été écrit pour moi, mais pour Bing Crosby», la difficulté à trouver des bons scénarios, mais aussi que «la 403, c'est moi qui l'ai choisie, parce que je lui trouvais de la personnalité et du charme, mais je ne savais pas qu'elle était française», et que oui, bien sûr il transmettra les amitiés du public à sa femme.

Il y a dans Columbo une image du crime peu courante à la télé américaine ou au cinéma: le crime est l'affaire des riches, par contraste avec ce policier qui paraît toujours déplacé.

La réponse est simple: en musique, c'est bon d'avoir des mouvements rapides et des mouvements lents, l'art joue avec les clairs et les obscurs, en un mot je dirais qu'il faut savoir jouer sur les contrastes pour conserver l'intérêt du public. Ce petit lieutenant qui se mesure à des grosses légumes; ces gens au long cou aristocratique obligés de se coltiner un type qui a la tête vissée sur les épaul