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Libération

L'Italien qui n'aimait pas l'Amérique

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Mastroianni l'Européen a toujours résisté aux sirènes d'Hollywood.
publié le 20 décembre 1996 à 2h46

Il s'identifiait à Gary Cooper, Humphrey Bogart ou Montgomery Cliff le cinéma américain de l'âge d'or ­ mais Mastroianni n'aimait pas Hollywood. Il se voyait italien d'abord, européen ensuite, acteur en tout cas. Il a toujours refusé d'aller tourner aux Etats-Unis: «Après la Dolce Vita (1960) on m'a invité à Hollywood mais je me suis dit: je peux travailler chez moi avec de grands cinéastes, faire des films plus modernes et plus intéressants que ceux que font les Américains, qu'est-ce que je vais aller faire là-bas?» expliquait-il à l'époque.

Et quand il a finalement accepté de tourner à New York, un film américain mais réalisé par une Anglaise (Quatre New-Yorkaises de Beeban Kidron, en 1992), il a détesté cela. «Ça ne m'a pas plu du tout, le côté hommes d'affaires du cinéma américain. Quand j'entends parler de budget de 20 ou 40 millions de dollars, ça me fait peur. Où ils mettent tout cet argent?»

L'Italien citait souvent cette anecdote sur le plaisir de travailler dans son pays: «Je me souviens qu'un jour, en 1985, quand on tournait la Double Vie de Mathias Pascal avec Mario Monicelli dans un village en Toscane, et qu'on déjeunait dans un petit bistrot sur la place qui dominait toute la vallée, Monicelli s'est levé, a fait un bras d'honneur et a crié: "Hollywood tiens! Tu n'auras jamais ce plaisir de déjeuner au milieu de cette beauté et de cette simplicité.»

Le plan de carrière à l'américaine, c'était l'opposé des choix de Mastroianni: «Toute ma carrière j'ai tenté de ne pa