Un certain nombre de journalistes de sexe féminin avaient bravé la pluie, la foule et les forces de sécurité déployées sur la Croisette en vue du cinquantième anniversaire pour rencontrer Gabriel Byrne, l'informaticien bordélique de The End of Violence. Elles auront beau allumer des cierges à sainte Rita (patronne des désespérés) et tambouriner à la porte de sa chambre, rien n'y fera: l'acteur irlandais, qui fête ses 47 ans aujourd'hui, n'est finalement arrivé à Cannes qu'au dernier moment, avant la cérémonie. On regrette donc de ne pouvoir vérifier si ce croisement entre Al Pacino et Bryan Ferry joue aussi bien dans la vie qu'à l'écran de la prunelle agathe et de la mèche rebelle.
Petits boulots. Pour autant, il serait un peu réducteur de ne considérer Gabriel Byrne que du strict point de vue du sex-symbol, voire, pour reprendre une excellente formule du New York Times, du «poster pour femmes qui pensent». Gabriel Byrne est surtout un artiste de talent. Mais le charme très «prof de philo» du monsieur n'est pourtant pas usurpé: ancien séminariste, il a enseigné le latin et l'espagnol dans une école de jeunes filles, ce qui ne l'a pas empêché d'étudier le gaélique et l'archéologie, ni de tenter de gagner sa vie en accumulant divers petits boulots (de journaliste à plombier en passant par barman ou femme de ménage").
Après avoir fait le tour des carrières qui s'offraient à lui, mais pour lesquelles, visiblement, il n'avait que peu de vocation, il décide soudain,