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Libération
Portrait

CANNES. L'apaisée Kawase.

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Elle a dénoué, via la caméra, l'histoire de son abandon.
publié le 17 mai 1997 à 2h36

Naomi Kawase tire une conclusion essentielle de ce voyage à Cannes où elle rase, en kimono, les murs des salons: rien ne l'empêchera plus de vivre du cinéma. «Mon producteur va continuer à me faire confiance. C'est une chance au Japon, où les jeunes réalisateurs peinent à monter leurs films. Je ne ferai plus demi-tour à présent, je veux continuer à exercer ce métier. Et c'est ce que je ferai. Quoi qu'il arrive"» Ancienne basketteuse. Elle a 27 ans, habite encore chez sa mère adoptive à Nara, ancienne capitale du Japon. Et si elle ne jure que par la cinéma, c'est plutôt récent. Au sortir de l'adolescence, elle n'avait qu'une idée: vivre du basket-ball. Elle jouait dans l'équipe du département, s'entraînait plusieurs heures par jour et n'attendait que le moment où elle irait grossir les rangs des championnats professionnels. Rien ne la divertissait. Ni la musique, ni la littérature. Quant au cinéma? «Je n'ai pour ainsi dire pas vu un film jusqu'à l'âge de 18 ans. Juste les films commerciaux, les dessins animés diffusés à la télé.»

C'est un peu par hasard qu'elle est entrée dans le métier. Un goût marqué pour l'animation, le théâtre de kermesse, l'a menée aux portes d'une école de cinéma à Osaka. «J'ai voulu voir, et je me s'y suis inscrite malgré les réticences de mes parents adoptifs. C'est mon entraîneur de basket qui m'a conseillé de me lancer. De faire quelque chose où je me livrerais tout à fait. En deux ans, j'ai comblé un peu de mon retard. J'ai étudié la no