Comme chaque année, la cérémonie de remise des prix cannois a eu lieu en direct à la télévision (Canal +). Ce qui donne finalement la bonne distance pour apprécier la cuvée 1997. Parce que, comme de coutume, le commentaire télé a fait, à plusieurs reprises, le cono-mètre. Exemples en forme de summum: «Un festival qui nous a permis de réfléchir»; «Un acteur aux multiples facettes»; «un film sur deux amants hommes» et Palme d'or au résumé de Western: «Un road movie quasi-immobile sur 15 kilomètres». Des vraies récompenses ont néanmoins été décernées. Commençons par la super-méritée: Youssef Chahine qui s'est vu remettre le prix du Cinquantième anniversaire pour l'ensemble de son oeuvre, y compris le Destin (Al Massir), épopée exaltée et exaltante sur le philosophe arabo-andalou Averroès, sorte de grosse claque aux petites mauvaises odeurs de l'intégrisme. «Quand on est derrière un micro, on est censé dire des choses intelligentes, commentait Chahine. J'ai le coeur qui bat et des papillons dans l'estomac et j'attends ça depuis quarante sept ans. J'ai juste un conseil pour les jeunes: patientez, ca vaut la peine.» Standing ovation, unique et chaleureuse, pour le cinéaste égyptien qui adoptait un air réjoui. Plus que nous, en tous cas: il aurait plutôt mérité la Palme d'or que ce prix de circonstance. Cette Palme d'or a renoué hier avec une tradition bifide voire bi-raisin: ce sont donc ex-aequo, Imamura Shohei pour l'Anguille (Unagi) et Abbas Kiarostami pour le Goût de la Cerise
Analyse
CANNES. LA CERISE SUR LE GATEAU D'ANNIVERSAIRE.
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publié le 19 mai 1997 à 2h35
(mis à jour le 19 mai 1997 à 2h35)
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