Raoul Peck, ex-ministre de la Culture du gouvernement fraîchement démissionnaire de Haïti, est le réalisateur de Haitian Corner, Lumumba, la Mort d'un prophète (son chef-d'oeuvre) et l'Homme sur les quais (sélectionné pour le Festival de Cannes 1993). Il est venu à Paris pour tourner Corps plongés. Une histoire d'amour et d'exil qui se passe" à New York.
Le film raconte les angoisses et les amours de Chase Dellal, l'une des douze médecins légistes de la ville de New York. Une Blanche qui aime son métier mais qui est lasse de constater chaque jour que Blancs et Noirs ne sont pas égaux devant la mort violente. Elle se met en tête de redonner une identité qui ne soit pas seulement judiciaire aux cadavres qu'elle doit «traiter».
En rupture avec son amant, un juge plutôt corrompu, elle retrouve Dimitri, un diplomate haïtien qu'elle n'a plus revu depuis dix ans, un ancien amour en exil aux Etats-Unis depuis le coup d'Etat de 1991 qui avait renversé le père Aristide, président élu de Haïti" Rencontre avec Peck, il y a une dizaine de jours, avant que ne commence la polémique autour du concert des Fugees (lire ci-contre). Ce matin-là, Peck dirige un de ses derniers plans dans un appartement du quartier de la Bastille maquillé en appartement new-yorkais (fenêtres à guillotine, serrures et poignées de porte américaines). Pourquoi tourner à Paris un film qui se passe à New York?
Pour avoir un meilleur contrôle sur la production. C'est une idée du producteur Jacques Bidou. Les coûts à New Y