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Libération

Nouvelles du front : L'Afrique en panne.

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La production est en baisse et les aides restent insuffisantes.
publié le 22 mai 1998 à 1h56

Le cinéma africain n'est plus à la mode sur la Croisette. Il y eut naguère des années fastes où le festival, de sélection officielle en sections parallèles, tirait une certaine vanité politique à mettre jusqu'à cinq cinéastes noirs à l'honneur.

Cette année, c'est Abderrahmane Sissako, l'auteur de la Vie sur terre, qui porte le drapeau du continent africain sous les sunlights, grâce à la Quinzaine des réalisateurs. Il le porte bien (lire pages 25 et 27). Et l'Afrique trouve en lui un talent qui se passe de toute complaisance protectionniste. Mais son film (issu d'une série impulsée par Pierre Chevallier, le démiurge incontournable d'Arte) apparaît bien isolé. Pour le reste, c'est au marché, voire à Cannes Junior (sélection parallèle), qu'il faut chercher quelques rares nouvelles des réalisateurs du Burkina Faso (Silmandé, de Pierre Yameogo) ou du Cameroun (Pièces d'identité, de Mweze Ngangura). Ecrémage plus rigoureux? Sans doute. Mais indice flagrant, aussi, de l'appauvrissement de la production. Celle-ci apparaissait déjà très défaillante, en 1997, lors du Festival du cinéma panafricain (Fespaco) qui en dresse traditionnellement le panorama biennal. La situation ne s'est pas améliorée. A preuve, la quête très rétroactive qu'ont dû mener les jurés du prix de la Coopération française pour le cinéma, remis hier à Cannes. S'ils ont trouvé un bon court métrage récent à primer (Souko, ou le Cinématographe en carton, de Issiaka Konaté), c'est dans une palette réduite à dix longs mé