Enfin un débat: Velvet Goldmine divise et c'est tant mieux. A son égard, les positions sont éloignées comme horizon et nadir. Peut-être pour cette raison: le sujet du film n'est pas celui qu'on croit. Si l'on attendait de Velvet Goldmine la fresque historique, rigoureuse et aboutie de l'épopée glam rock, la déception est totale. Si on espérait un film musical, qui ramasserait en bouquet les plus belles compositions de l'époque, la déception est fatale. Si, en revanche, on laisse Todd Haynes nous prendre par la main en oubliant tout ce que l'on sait, il y a de bonnes chances pour que son film nous transporte, pour que l'on prenne son intelligence en cadeau, pour que l'on carbure avec lui et à sa vitesse et pour que Velvet Goldmine apparaisse enfin pour ce qu'il est: un film violemment radical, qui multiplie les audaces mortelles, s'enivre de tous les culots et nous invite, suivant l'exemple de Todd Haynes, à prendre le risque de se jeter à poil dans ses eaux turbulentes en envoyant au diable toutes les bouées critiques.
L'histoire concassée. Il serait bien sûr oiseux d'affirmer que l'histoire du glam rock est parfaitement accessoire à l'aventure Velvet Goldmine. Evidemment cruciale, la musique n'en reste pas moins secondaire par rapport au levier identitaire, libérateur et subversif qu'elle permet d'actionner. C'est d'ailleurs la thèse paradoxale du film, qui conçoit le glam rock comme le rhizome intempestif d'une subversion plus large, comme la résurgence d'u