Avant de se laisser photographier, en combinaison de pompiste fluo, pour sa première prestation cannoise de «producteur hollywoodien», Michael Stipe, chanteur de REM pour l'état civil, se défait de son stetson crème et saute à pieds joints sur un fauteuil du Carlton. Face au miroir d'époque haut perché, il se poudre les cils de paillettes aux reflets dorés et aborde, ainsi grimé à la manière «glam rock» de Velvet Goldmine, la défense d'un projet auquel il est attaché depuis la première heure. En relais de Christine Vachon, productrice principale et complice de Todd Haynes depuis ses débuts, le chanteur du groupe d'Athens (Géorgie) a participé à toutes les étapes du film, du casting à la recherche de financements. «Je suis allé quêter à genoux, dit-il, mon aura de pop star permet d'attirer l'attention sur des projets comme celui-ci et ma position d'"outsider à Hollywood m'ouvre des portes, mais j'avoue que ce n'est pas sur ce terrain que j'ai été le plus efficace.» Pour son premier film «mainstream», Michael Stipe, qui a déjà fait ses armes dans le cinéma indépendant (Girls Town avec Lili Taylor), a donné un précieux coup de main pour l'élaboration du canevas musical: le film de Todd Haynes visite le Londres de la période Ziggy Stardust et l'élaboration d'une B.O. crédible n'a pas été sans poser quelques problèmes. A commencer par les relations avec David Bowie, dont le personnage principal est directement inspiré. Malgré quelques discussions, Stipe n'a jamais réussir à obten
Michael Stipe «Je suis allé quêter à genoux».
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par Laurent RIGOULET
publié le 23 mai 1998 à 1h58
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