Comme tous les étés, et selon le principe des vases communicants, les films nouveaux se font de plus en plus rares et inintéressants. Mais les reprises , chefs-d'oeuvre d'hier, ressortent de leurs boîtes. Paris redevient la capitale du cinéma de patrimoine. Au programme, et sans exhaustivité: une version restaurée de Spartacus de Stanley Kubrick, retrouvant son format original (70 mm), huit films du génie bengali Satyajit Ray, un Frank Capra très rare (Broadway Bill), un Clint Eastwood superbe et méconnu (Honky Tonk Man) ...
D'ores et déjà, à Paris, on peut voir le Spartacus (1960) de Stanley Kubrick en 70 mm, pour la première fois depuis très longtemps. Spectacle impressionnant sur une histoire de révolte, celle d'un esclave romain, symbole depuis des siècles de l'insoumission et du soulèvement des déshérités contre les puissants, le film s'inspire d'un roman de Howard Fast et a été scénarisé par Dalton Trumbo, ancienne victime du maccarthysme qui a passé les années 50 à écrire des scripts sous des faux noms. Le vrai maître d'oeuvre de Spartacus, cette superproduction, c'est son acteur principal et producteur, Kirk Douglas. Il a d'abord pensé à confier le projet à Anthony Mann. Mais, après quelques jours de tournage, il a fini par se fâcher avec le réalisateur de Winchester 73 et de l'Appât et par appeler le jeune Stanley Kubrick (31 ans) avec lequel, trois ans plus tôt, il avait fait les Sentiers de la gloir