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Libération
Interview

Chris Marker «Ne cherchez pas là-dedans une autobiographie déguisée»

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Amadoué par des cyberfélins, Chris Marker a confié à son chat Guillaume le soin de parler avec nous.
publié le 8 janvier 1999 à 23h28

Chris Marker est l'un des cinéastes les plus importants de notre époque. Depuis la Jetée (1962) jusqu'à Level Five (1996), ses films sont des chefs-d'oeuvre témoins du temps. A 70 ans passés, il est aussi l'un des premiers monstres sacrés à s'être intéressé aux nouvelles technologies, d'abord avec Zapping Zone, présenté à Beaubourg en 1989, puis avec Immemory, premier CD-Rom exposé au centre Pompidou en 1997. Maître dans l'art du montage, grand photographe, écrivain, Marker est aussi un amateur invétéré de chats et de chouettes, qu'il a mis en scène, inventés ou dessinés. Dans Immemory, c'est l'aimable Guillaume-en-Egypte qui guide le spectateur: ses messages s'affichent de manière aléatoire pour indiquer une bifurcation possible, proposer un choix, voire un commentaire. Mais Chris Marker, à la différence d'un Jean-Luc Godard auquel il est sans cesse comparé, a toujours refusé la médiatisation: ni interview ni photographie. Pour mieux laisser parler ses réalisations. Comme les chats sont au coeur de l'oeuvre de Chris Marker, c'est à eux que nous avons fait appel pour apprivoiser l'homme. Pris dans nos filets virtuels, quelques cyberchats ont discuté de chat à chat avec Guillaume, grâce à l'e-mail du maestro. En guise de «note liminaire», Chris Marker précise que le CD-Rom s'appelle Immemory, et non Immemory One, comme l'installation présentée à Beaubourg en juin 1997, «une précaution au cas où la version présentée n'aurait pas été définitive». «En fait elle l'était, ajoute-t