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Libération
Portrait

Cheikh symbol.

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Saïd Taghmaoui, 25 ans, révélé par «la Haine», vedette de «Marrakech Express», revendique ses origines berbères et fait carrière à Hollywood.
publié le 9 janvier 1999 à 23h28
(mis à jour le 9 janvier 1999 à 23h28)

Leonardo l'embrassait à la poupe du Titanic. Et voilà Saïd qui pose sa tête entre les seins généreux de la belle dans Marrakech Express, sur les écrans mercredi prochain. «Pendant le tournage, je les appelais mes coussins airbag. C'est pas méchant, j'espère. Tout le monde dit qu'elle est un peu grosse" Moi, je la trouve mignonne.» Elle, c'est la comédienne anglaise Kate Winslet. Et lui, c'est Saïd Taghmaoui. Jeune premier français d'origine marocaine, découvert dans la Haine. Mi-Aladin berbère, mi-Pacino des rues. Son histoire ressemble à un conte, une nuit parmi mille et une autres. Il la raconte calé dans un fauteuil de l'Institut du monde arabe, en sirotant du thé vert et sucré. Avec des mots et des images moulinés à grande vitesse, pour dire sa vie de jeune beur d'Aulnay-sous-Bois, parti pour Hollywood conquérir «le respect» qu'on lui refuse dans son pays. Le lendemain, Saïd s'envole pour l'Arizona, où il doit tourner jusqu'à la fin février un thriller à 60 millions de dollars produit par la Warner avec George Clooney, le Dr Doug d'Urgences. «Tout le monde rêvait de jouer avec la fille du Titanic! Et qu'est-ce qu'ils vont dire quand je vais revenir avec Clooney! My God!» Comme si, pour s'échapper de la banlieue sans la trahir, il lui fallait accomplir des exploits toujours plus grands, attraper le rêve américain sans se prendre les pieds dans les étoiles. «Hollywood, c'est du travail. Read the scene, si t'es bon, on te prend.» Et Saïd a été retenu pour jouer un capitaine