Menu
Libération
Critique

Jarmusch rend Young très parlant.

Article réservé aux abonnés
En 1996, le cinéaste a suivi le song-writer canadien, ours patenté, en tournée: un sommet du genre.
publié le 20 janvier 1999 à 23h14

Toujours vêtu de noir, comme feu Roy Orbison qu'il admirait tant, Jim Jarmusch a tout d'une rock star. Et pour cause: cet ancien tromboniste devenu membre de Del Bizanteens, formation souvent comparée à Talking Heads qui se produisit en première partie de Joy Division, de Psychedelic Furs et d'Echo and the Bunnymen, a été intimement lié à la scène rock new-yorkaise des années 70. D'où, bien sûr, l'étroite relation existant entre son oeuvre cinématographique et la musique, représentée au fil de ses films par la présence, sur l'écran ou sur la BO, des John Lurie (Permanent Vacation, Stranger Than Paradise, Down By Law), Tom Waits (Down By Law, Night On Earth), Rufus Thomas, Screamin' Jay Hawkins, Joe Strummer (Mystery Train), et autre Neil Young (Dead Man).

C'est d'ailleurs cette première collaboration, poursuivie via la réalisation de deux vidéoclips (pour Big Time, notamment), qui a donné au song-writer canadien l'idée de proposer au cinéaste de suivre la tournée mondiale de son groupe Crazy Horse en 1996. Proposition que Jarmusch, fan de Neil Young depuis des lustres, s'est empressé d'accepter, bien entendu. Le résultat s'intitule Year of the Horse, et constitue assurément le meilleur film sur la rock music jamais conçu depuis l'exemplaire Don't Look Back de D.A. Pennebaker. Jarmusch a d'autant plus de mérite, par rapport à son illustre aîné, que Neil Young, autiste notoire et mulet patenté, est un client autrement difficile à «mettre en scène» que Bob Dylan, cynique et prov