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Libération
Critique

Paris, un petit groupe de jeunes dans la dèche, Elodie Bouchez en looseuse"" a priori déjà vu, le film de Siegfried surprend par sa subtilité et sa tonicité.

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publié le 20 janvier 1999 à 23h14

Poussez pas derrière le 1,2 million d'entrées de la Vie rêvée des anges. Elodie Bouchez est dorénavant le meilleur argument de vente de Louise (take 2), premier long métrage de Siegfried. La jeune comédienne découverte en 1994 par André Téchiné (les Roseaux sauvages) n'en finit plus, depuis, de monter en graine dans tous les films où la nécessité d'une nécessiteuse se fait sentir. La revoilà donc en Louise, à l'identique: le cheveu un peu gras, les ongles pas très nets, le sourcil mal épilé, la Nike tachée. Ce qui convient, en effet, à merveille dans ce film où la mouise du pauvre monde est au centre de l'image. Bon fond. Décrite comme «une jeune désoeuvrée parisienne qui mène la grande vie en compagnie de sa bande de lascars», Louise est du genre à bronzer à la lueur des néons du métro.

Mauvaise mine et mauvais sang. Quant à la grande vie, c'est vite dit, vite fait. Avec sa bande, Louise s'adonne à la toute petite délinquance, à la fois excitante, naturelle et misérable: frauder dans le métro, tirer aux Galeries Lafayette, piquer dans les pockets de quelque pigeon de passage. Sentimentalement, ça n'est guère plus flambant: Louise a un régulier, Yaya (l'impeccable Gérald Thomassin), petit coq de bas-fonds, mais bien vite elle en aime un autre, Rémi (Roschdy Zem, total respect), clodo aléatoire. Et, au milieu de tout ce blues, Gaby, petit garçon et fils de pute qui s'adopte de force dans cette tribu de rats des villes. Or, à la surprise générale, voilà que ce