En 1938, à l'époque où se déroule Disparus, les trotskistes sont dans une situation dramatique. Cela fait vingt ans que Trotski a participé, avec les leaders du parti bolchevik, à la prise du pouvoir en Russie. Mais aussi à la confiscation du pouvoir des soviets par l'Etat-parti, à la répression des mouvements non léninistes et anarchistes. En 1924, le décès de Lénine favorise l'approfondissement des antagonismes au sein du PC. Trotski s'oppose à Staline, qui s'impose dans l'appareil. Pour l'ancien chef de l'armée Rouge, la révolution ne peut s'arrêter en route, ni être confinée à un seul pays, fût-ce l'URSS. Elle doit être permanente et internationale.
En 1927, dénonçant la bureaucratisation du PC soviétique, une politique intérieure qui favoriserait des couches sociales non ouvrières, et extérieure qui renoncerait à la révolution mondiale, Trotski est exilé à Alma-Ata et ses partisans sont envoyés en Sibérie. Expulsé du parti, le leader bolchevik va l'être bientôt d'URSS.
En Turquie d'abord, puis au Mexique, Trotski anime une opposition qui se veut de gauche, c'est-à-dire fidèle aux idéaux bolcheviks. Un peu partout, ses partisans sont chassés des partis communistes.
Alors que l'Allemagne connaît une crise mortelle au début des années 30, Trotski et ses amis prônent un front unique entre le Parti social-démocrate et le Parti communiste contre la droite et les nazis. Mais le courant est contraire, surtout au PC allemand qui préfère affronter les «sociaux-fascistes» du Parti so