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Libération
Critique

Contre mauvaise fortune

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Nouvel opus altmanien entre comédie de moeurs et enquête policière. Distrayant sans plus.
publié le 7 avril 1999 à 0h37

Trentième film et des poussières de Robert Altman, Cookie's Fortune sort en France avec une affiche signé par le dessinateur BD Tardi. Non pas qu'il y ait, à notre connaissance, un lien quelconque entre l'univers de l'un et de l'autre, mais il y a de toute évidence chez Altman une manière cinématographique de traiter ses personnages comme des créatures de papier ou de vignette qui rend ce choix, finalement, significatif. Le reproche qui est fait à Altman de surplomber avec dédain les histoires qu'ils filment, de ne voir chez ses héros que leurs limites ou leurs défauts s'explique par ce côté dessin plus ou moins animé, plus ou moins speed ou virtuose dans le trait d'esprit ou de crayon, de son univers. Ce n'est pas un hasard si Altman a voulu adapter Popeye en chair et en os ou qu'il ait investi avec Prêt-à-Porter les us et coutumes de la mode. On peut vérifier à chaque opus que le style Altman a considérablement essaimé dans les franges indé du ciné US, par exemple chez les frères Coen, qui feraient de présentables fils spirituels du vieux Bob, avec la roublardise en héritage.

Suicide maquillé. Avec Cookie's Fortune, on est donc en terrain connu dans les chromos tout confort de l'«Altmanie», le pays de la vie entièrement domestiquée. Ce n'est pas déplaisant, surtout après qu'a passé la première demi-heure, laborieuse mise en place de la douzaine de personnages et du détonateur de l'histoire. Ça se passe aujourd'hui dans une bourgade du Mississippi. Une vieil