Mise à jour du 22 décembre 2020 à 15h45. Claude Brasseur est mort ce mardi, à l'âge de 84 ans. A cette occasion, nous republions l'interview qu'il avait accordée à Libération en 1999.
En tournage pour Claude Berri (la Débandade), Claude Brasseur était ce jour-là «sur téléphone», expression du métier pour signifier qu'on est contractuellement coincé chez soi dans l'attente d'un coup de fil de la production qui peut, à tout moment, appeler à la rescousse pour la mise en boîte éventuelle d'un plan imprévu. Il est cette semaine à l'affiche de deux films : Fait d'hiver de Robert Enrico et le Plus Beau Pays du monde de Marcel Bluwal. Curieuse succession: s'il reste un bouffeur de planches, les nouvelles de Brasseur au cinéma étaient plutôt rares ces derniers temps, par l'effet conjugué d'une tranche d'âge compliquée (peu de rôles disponibles) et d'une distance entretenue avec le grand écran, plus ingrat que le théâtre.
Né à Paris en 1936, Brasseur a cette élocution de Parigot typique, qui brasse les formules élégantes et les petites grossièretés bien placées, qu'il souffle dans les grasseyements chaleureux de sa fameuse voix de rogomme.
Connaissiez-vous l'anecdote qui sert de point de départ au «Plus Beau Pays du monde»?
Oui, je la connaissais par ma mère, Odette Joyeux, dont je n'ai pas besoin de vous rappeler quelle grande vedette c'était à l'époque. Elle s'est remariée avec Philippe Agostini, un che