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Libération
Portrait

Repéré. Sofia Coppola. Réalisatrice de «The Virgin Suicides»Fille de son pair

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publié le 20 mai 1999 à 1h07

Bien qu'elle ait, avec The Virgin Suicides, effectué ses premiers pas de réalisatrice, Sofia Coppola n'est pas à proprement parler une débutante. Quasiment née sur un plateau, la fille d'Elaine (documentariste) et Francis Ford (réalisateur) Coppola tenait en 1972, à huit jours, le rôle d'un bébé dans le Parrain. Une scène de baptême l'introduisant en quelque sorte au royaume des dieux du cinéma. La caméra enregistrera ses progrès comme une baby-sitter bienveillante. «Actrice en dilettante». Ainsi, de la petite fille d'Outsiders (1982) à Mary, la jeune femme sacrifiée du dernier volet de la trilogie du Parrain, son passage de l'enfance à la vie adulte se confond avec la filmographie paternelle. Sans que cela réponde à quelque vocation dévorante. «Je n'ai aucune espèce de passion pour le métier d'actrice, que j'ai exercé en dilettante», explique-t-elle Elle se cherche du côté de la mode, dégote sans trop de mal un stage chez Chanel, dessine les costumes d'un sketch de New York Stories, et finit par lancer, au milieu des années 90, sa propre ligne de vêtements. C'est à ce moment-là qu'un ami lui passe The Virgin Suicides, roman de Jeffrey Eugenides qui l'impressionne au point de déclencher une bouffée de scénario aussi puissante qu'inattendue. «J'ai eu une enfance heureuse et, comme tout le monde, je pense, une adolescence plutôt triste. L'adolescence est une période très épique, tout est pur, fort, on prend conscience de l'amour, de la mort. C'est une période que j'ai eu envie