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Libération
Interview

Cronenberg contre-attaque

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Le président du jury cannois revendique son palmarès.
publié le 2 juin 1999 à 23h19
(mis à jour le 2 juin 1999 à 23h19)

David Cronenberg, de retour à Toronto, travaille à l'écriture de son prochain film et suit de loin la vive discussion suscitée par les choix du jury qu'il présidait à Cannes. Pour Libération, il a accepté de sortir de sa réserve.

Qu'avez-vous pensé de la polémique et des critiques exprimées dans la presse française et américaine?

Premièrement, il faut bien comprendre que nous ne jugions que vingt-deux films sélectionnés par Gilles Jacob et son équipe, nous n'avons pas rendu un avis sur le cinéma mondial. Deuxièmement, certains semblent regretter, ou observer, l'aspect antihollywoodien du palmarès. J'aimerais qu'ils m'expliquent quel aurait été, dans le contexte de cette sélection, le jugement favorable à Hollywood. J'ai trouvé bizarre qu'avec Tout sur ma mère, qui était de toute évidence très populaire, les Américains se soient mis à considérer Almodovar comme un cinéaste «hollywoodien» alors qu'il existe à peine en Amérique, hors du cercle des cinéphiles. Etrange que le pauvre Pedro soit devenu le représentant de Hollywood dans le palmarès.

Au-delà d'un ressentiment de l'industrie américaine, le palmarès a aussi été critiqué en France pour son «élitisme», qui aggraverait une fracture entre cinéma d'auteur et cinéma populaire.

Tout part du postulat que nous, membres du jury, pouvions être animés de cette volonté de réconcilier cinéma d'auteur (high art) et cinéma commercial, ce qui n'était pas du tout notre but. Certains critiques partent de l'i