Trop cul, le festival de Venise? C'est ce que pense l'Eglise au simple vu de la sélection (et de titres comme Une liaison pornographique, film où on ne fait que parler de ça), et surtout depuis la projection de Gotjimal (Mensonges) du Coréen Jang Sun Woo. Trente journalistes venus de Séoul expressément (le film est interdit là-bas comme le fut le livre de Jang Jung II en 1996) renforçaient cette odeur de soufre.
Coquetteries. Pourtant, pas de quoi fouetter un chat. Gotjimal décrit effectivement une relation sado-maso entre un sculpteur de 38 ans et une jeunesse de 18 qui va encore à l'école. On n'y voit pratiquement que des scènes de cul, à part quelques coquetteries de cinéaste: le film commence par une courte interview de son interprète principal, sculpteur dans la vie qui a activement poursuivi le rôle quand il a entendu parler du projet, il y a aussi d'inutiles plans pour indiquer qu'on est dans un film et que tout ça n'est qu'un mensonge. Les bras en tombent encore un peu plus quand on apprend par la bouche de Jang Sun Woo qu'il n'était pas chaud pour adapter le livre, qu'il n'aime pas trop l'écrivain controversé (qu'il trouve «lâche, mais étrangement libidineux»), et qu'il ne savait et ne sait toujours rien du monde SM. C'est d'ailleurs cela qui rend le film regardable: ils sont mignons tous les deux à chercher des baguettes dans le parc, des madriers sur des chantiers («Oh! celui-là, celui avec le clou») ou des tringles de rideau. Ils sont touchants da