Depuis qu'il a vu, enfant, dans un drive-in de Floride, Robert Mitchum faire l'acteur et le chanteur dans Thunder Road, Jim Jarmush explore les liens entre la vie de cinéaste et celle de musicien. Il a joué dans un groupe rock new-yorkais, les Del Bizanteens, mis en scène John Lurie et Tom Waits, tourné un documentaire sur Neil Young et le Crazy Horse. Dans Ghost Dog, par l'intermédiaire de RZA, homme orchestre du Wu Tang Clan, c'est l'univers complexe et mélancolique de l'Amérique du rap qu'il fait entrer dans son cinéma. Explications.
Script-music «Quand j'entame l'écriture d'un film, je cherche les disques qui vont plonger mon imagination dans l'atmosphère de l'histoire que je souhaite inventer. Certaines musiques me laissent sec, alors que d'autres me transportent illico. Pour Ghost Dog, j'ai notamment écouté beaucoup de hip-hop, le Wu Tang Clan en particulier, que j'apprécie depuis ses débuts, Miles Davis, période électrique, et les premières oeuvres d'Ornette Coleman" J'aime particulièrement la manière dont les musiciens de be-bop se lancent dans un solo assez free et citent, à l'intérieur de l'improvisation, un standard populaire. Ça m'a donné le courage, ou plutôt la liberté, de faire la même chose pendant que j'écrivais. Dans le passé, quand me venaient certaines images d'un livre ou d'un autre film, je les repoussais parce qu'elles n'étaient pas le fruit de mon imagination, alors que cette fois je les laissais entrer dans le film. Mon goût pour le b