Juillet 1999, Star Wars est déjà visible en France sur Internet. Au prix d'un travail de fourmi. Cela tient en deux CD-Rom. «On vient de finir le téléchargement, 1,3 giga de données! Ça nous a bien pris 6 heures et encore, avec une ligne à haut débit. Avec un modem, pas la peine d'y penser, il faudrait compter quatre jours», commente l'internaute aux commandes.

Après l'euphorie, l'heure est au doute. «C'est bête de se gâcher le plaisir, glisse un comparse, ça ne va pas rendre comme sur un grand écran avec son THX. Depuis le temps qu'on attend, on pourrait patienter jusqu'en octobre.» Deux secondes d'hésitation, mais la curiosité l'emporte. «Rien ne nous empêche de le revoir», lancent les plus impatients.

Bien calés face à l'ordinateur, l'oeil rivé sur l'écran 21 pouces, fébriles, on s'installe pour une séance illégale, nous scrutons les premières images qui finissent par s'afficher" dans un minuscule carré. «On ne peut pas voir un Star Wars dans ces conditions, je vous l'avais dit que ce n'était pas une bonne idée.» Mais en deux clics de souris on parvient à afficher l'image en plein écran. Cette fois c'est la bonne. Silence, nous plongeons dans l'univers des Jedi. Mais un Z clignotant détourne l'attention, rompt la concentration. «C'est l'une des deux versions piratées qui circulent sur le Net, explique-t-on. Il existe aussi une version H, mais de moins bonne qualité, le cracker a filmé dans la salle, le son est parasité. La version Z est bien meilleure, regarde, on a l'impre