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Critique

George Lucas tisse une toile numérique

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Très attendu par les fans, «Star Wars: la Menace fantôme» est sorti cette nuit dans les salles françaises. L'Américain reprend sa grande saga des étoiles. Les effets spéciaux sont omniprésents.
publié le 13 octobre 1999 à 0h58

Entendons-nous bien: le nouvel opus de la saga Star Wars est avant tout destiné aux fans sincères de la première série. C'est en effet à eux, et donc à lui-même, que George Lucas semble avoir pensé en priorité dans la réalisation de cet Episode 1: la Menace fantôme, pour lequel, contrairement à l'épisode qu'il tourna il y a vingt ans, il ne s'est rien refusé.

De ce point de vue, celui des moyens déployés et de leur carburation, le film est très impressionnant, même s'il donne souvent la sensation de foncer à fronts renversés: les muscles d'abord et le cerveau après; les images avant tout et les personnages à leur suite; la vitesse comme fin et l'histoire comme moyen.

Sans complexe. Lors de sa sortie aux Etats-Unis, la critique américaine a une nouvelle fois cueilli très à froid le film de Lucas, accusant particulièrement le cinéaste de confondre cinéma et jeu vidéo. Alors que cette même critique n'a pas eu les mêmes exigences à l'égard d'un film comme Indépendence Day, de Roland Emerich, vraiment suspect celui-là dans sa frénésie à hacher menu la chair extraterrestre, et beaucoup plus trivialement décalqué sur le principe d'un jeu vidéo de baston primaire. Dans Episode 1, ce sont essentiellement des mécaniques que l'on abat, et plus spécialement des «droïdes», dégommés à la pelle et qui évoquent les fameux squelettes animés de Jason et les Argonautes. Ensuite, il faut sans doute rappeler quelques vérités à propos du projet Star Wars dans son ensemble et du cas Lucas en particu