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Libération

Truqué à 80%

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La machinerie Lucas a tourné à fond.
par Jean SEGURA
publié le 13 octobre 1999 à 1h26

Avec 1 heure et 50 minutes de plans truqués, la Menace fantôme

devient à ce jour le plus long film de toute l'histoire du cinéma pour ses effets spéciaux, soit 1 836 plans numériques contre 229 dits «normaux» sur une durée totale de 2 h 13 min. A titre de comparaison, le Monde Perdu de Steven Spielberg ne comptait que 300 plans de dinosaures en 3D, totalisant 17 minutes d'effets numériques sur 2 h14 min. Comme le rapporte Ned Gorman, l'un des cinq producteurs pour les effets visuels chez Industrial Light & Magic (ILM), «faire un film d'une telle durée (en numérique) s'apparente à la fabrication d'un long métrage d'animation». ILM, petite compagnie lancée en 1977 par George Lucas lui-même pour fabriquer les effets spéciaux du premier Star Wars, a dû mobiliser un bon tiers de son personnel (qui compte aujourd'hui 1 000 personnes) pour livrer en un an et demi une trentaine de plans par semaine.

Décors. Pour diriger cette troupe de magiciens sur ordinateur (mais aussi de maquilleurs, costumiers, décorateurs, maquettistes, modeleurs et marionnettistes), Lucas s'est entouré de cinq producteurs d'effets visuels et de trois «généraux», les superviseurs, tous vétérans en la matière: John Knoll, qui a notamment été patron des SFX sur Mission impossible et sur Star Trek Premier Contact; Dennis Muren, le démiurge des créatures numériques de Terminator 2 et de Jurassic Park 1 et 2; et Scott Squires, qui a travaillé sur The Mask avec Jim Carey et sur Coeur de dragon. Ne pas oublier dans cet