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Libération
Critique

«La Bûche» se gamelle

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Malgré son casting, le premier film de Danièle Thompson ne trouve pas le ton.
publié le 24 novembre 1999 à 1h35

Danièle Thompson, fille de Gérard Oury, est connue pour avoir coscénarisé nombre de triomphes humoristiques de son père (la Grande Vadrouille, la Folie des grandeurs) et d'autres (la Boum de Claude Pinoteau). Elle a aussi travaillé ces dernières années avec Patrice Chéreau à l'adaptation de la Reine Margot et de Ceux qui m'aiment prendront le train. Sans démériter. La Bûche est sa première réalisation perso. On s'attendait à une comédie d'enfer, castinguée comme une soirée Au théâtre ce soir en or. Il n'en est rien. Passé un premier gag trompeur (une affaire de téléphone portable pendant un enterrement), la Bûche prend une tournure résolument morose, et les personnages sont peu ou prou en proie à ce que l'on nomme la «dépression hostile», ce flip agressif des temps de fêtes. Il est question de famille éclatée, de sentiment de ratage et de bilan à la baisse. Heureusement, à la fin, le pot cassé des relations sera rafistolé à la colle sentimentale.

La Bûche est très décorée, la musique de bon goût (Michel Legrand), les acteurs à leur aise (surtout Claude Rich en vieux bougon esseulé) et l'affiche parfaite (signée Floc'h). Alors, quel est le problème? Sans doute parce qu'on s'ennuie terriblement aux affres existentielles de ce beau monde et que Danielle Thompson n'est pas Woody Allen: le jeu d'aller-retour ou de superposition subtile entre la drôlerie et l'émotion passe rarement. Tout semble peser: un bon mot tombe à plat, une larme vient trop tôt et les violons arrivent trop ta