Simon ne va pas bien. Romancier, il n'aime plus ce qu'il écrit. Père de famille, il ne désire plus sa femme et ne supporte guère ses enfants. Tout part à vau-l'eau et tout l'énerve. Il faut dire que Simon est interprété par Jean-Pierre Bacri et que cet état général d'agacement doit beaucoup au personnage public très populaire que le comédien a construit en quelques interventions télévisuelles (et qui lui vaut même l'attribution d'un Guignol), ours perpétuellement mal léché et ce faisant tellement lucide sur les travers de ses contemporains.
Bacri-Show. Cette porosité entre le personnage principal et la personnalité médiatique de son interprète ne sert pas beaucoup le film. En roue libre, Bacri s'abandonne à un cabotinage qui réduit la crise existentielle de son personnage à un gros accès de grognerie. Simon n'est pas dépressif mais simplement de mauvais poil. Et le film lui sert sur un plateau mille raisons d'alimenter sa misanthropie à la petite semaine. Les enfants, à peine esquissés, paraissent en effet assez falots; le futur gendre n'est jamais assez ridiculisé; la belle-famille est consternante. Seule l'épouse est épargnée par ce passage à la moulinette satirique (aidée en cela par une Nicole Garcia étincelante). Une même construction de plan revient régulièrement: Bacri sur le devant de l'image mais bord cadre voit les autres personnages s'agiter au second plan et jette sur eux un regard infiniment las en lâchant quelques mots d'auteur vachards. Il y a