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Libération
Interview

Sophie Marceau "C'est douloureux de faire des films"

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Sophie Marceau évoque son rôle dans ""La Fidélité"" et sa carrière.
publié le 5 avril 2000 à 0h17

Ce qu'on aime chez Sophie Marceau, c'est son côté punk. Cette façon de n'en faire qu'à sa tête et de ne pas tricher avec ce qu'elle est, quitte à transformer une cérémonie de remises des prix en happening télévisuel furieux, ou de décliner l'invitation de Bernard Pivot parce qu'elle n'a pas trouvés à son goût les livres des autres invités. Son goût justement la pousse vers un cinéma «bien fabriqué», selon ses propres termes, un cinéma d'artisans haut de gamme tel que le cinéma français commercial en décrépitude ne peut plus guère en offrir à ses stars (son seul film français récent, Marquise, s'est soldé par un bide cinglant). Elle s'est donc tournée vers le cinéma anglo-saxon, pour quelques productions en costumes académiques (Firelight, Anna Karénine") puis un James Bond. Star apatride, Sophie Marceau a manifestement un problème de territoire. C'est précisément ce que lui offre le cinéma de Zulawski, et tout particulièrement la Fidélité, quatrième film en commun. Dans ce poème d'amour fou embrasé, le cinéaste donne à l'actrice la possibilité de libérer sa stupéfiante puissance érotique, sa part de folie implosive, et trouve enfin une forme contemporaine et en mouvement à son incomparable glamour.

Comment est né la Fidélité?

J'avais un peu de temps et je cherchais une histoire à écrire. J'ai fouillé dans les classiques et je suis tombé sur la Princesse de Clèves. J'ai été saisie. J'ai trouvé là le profil d'une héroïne moderne comme j'en cherchais depuis longtemps. J'en ai parlé à Andrzej.

En quoi le personnage vous paraît moderne?

Contrairement