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Libération
Interview

Lars Von Trier. Réalisateur de «Dancer in the Dark». «Découvrir Björk fut une expérience libératrice».

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Le cinéaste évoque son insolite comédie musicale et sa relation orageuse avec son interprète.
publié le 18 mai 2000 à 1h08

Lars von Trier est venu à Cannes. Il n'a pas fait demi-tour en chemin. A l'heure où nous écrivions ces lignes, le Danois n'avait mis en scène aucune de ses phobies, comme lors de son fameux sit-in de 1995 face à François Mitterrand. Seule excentricité, et elle est appréciable, le réalisateur trois fois primé à Cannes depuis Element of Crime en 1984 a obtenu que le prélude habituel aux séances de la Sélection officielle soit remplacé par une musique de son choix et par un théâtral (et délicieusement lent) lever de rideau. Ensuite, il lui a fallu pendant toute la journée s'expliquer, sans déplaisir apparent, sur ses rapports conflictuels avec Björk qui disparut plusieurs fois pendant le tournage de Dancer in the Dark.

11 heures, Palais des festivals, conférence de presse Après une bousculade grand style, le cinéaste, en T-shirt blanc, est ovationné par un parterre de journalistes dont une bonne partie a dû s'asseoir à même le sol. Du chorégraphe aux seconds rôles, l'équipe du film s'est rangée aux côtés de Lars von Trier et l'absence de Björk, qu'on aperçoit un peu partout autour de Cannes depuis une semaine, n'en est que plus remarquable. Premier échange lancé par un chroniqueur de Toronto: «Elle porte le film.» Moue du cinéaste: «Elle dit que j'ai mis des mois à la persuader. Selon moi, la discussion a duré dix secondes. Elle a été d'accord tout de suite. Peut-être reviendra-t-elle un jour pour en parler.» «Elle avait peur», intervient Catherine Deneuve. «C'é