Nous apprenons ce mardi 6 octobre le décès de la cinéaste Chantal Akerman à l'âge de 65 ans. En septembre 2000, Libération lui consacrait un portrait à l'occasion de la sortie de La Captive. Nous le republions ci-dessous.
«Ses inclinations plastiques et sa parole aisée, sa fermeté intellectuelle et sa fidélité tendre, sa volonté et ses dons, tout chez elle justifie l'admiration.» Ce panégyrique de Chantal Akerman est signé Dominique Païni, dans l'introduction à la rétrospective qu'il lui consacre actuellement à la Cinémathèque française. La cinéaste a mauvaise réputation, on lui prête un caractère soupe au lait et médisant, capable de casser des kilos de sucre sur le dos de tout un tas de gens de la profession, toujours un nouveau sujet de fâcherie en cours. Elle fait peur, elle le sait. La semaine dernière, dans son grand studio du XXe arrondissement, clair et bien rangé, on la trouve décontractée et chaleureuse. «Quand une femme a fait plein de trucs et qu'elle ne joue pas trop sur une image de charme, les gens ont tout de suite l'impression qu'on va les mordre! Et puis faire peur implique le respect, et c'est pas si mal.» Chantal Akerman n'est pas le genre à faire des risettes, ni à se faire marcher dessus. Quand elle raconte le cauche