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Libération
Interview

«Cet océan de dérisoire...»

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Sofia Coppola, son enfance, ses frères, son film.
publié le 27 septembre 2000 à 4h46

Enfant cinéma (premier rôle à 8 mois, en 1970, dans le Parrain), fille d'un ogre barbu, petite (1,55 m), complexée (main devant la bouche) à tort car jolie, un peu gosse de riches mais pardonnée pour son talent. Rencontre avec Sofia Coppola sans son clan (son mari, le réalisateur Spike Jonze, son frère Roman, Daft Punk, Air), dans un palace parisien.

Pourquoi avoir attendu un an et demi pour sortir Virgin Suicides?

Les retards semblent venir des liens entre la Paramount, qui distribue le film aux Etats-Unis, et Pathé en France. Tout semblait long, comme faire revenir le matériel pour met-tre les sous-titres. J'étais impatiente, impuissante. J'espérais qu'ils sortiraient le film au printemps, une saison qui lui allait bien. Il sort à l'automne, ce n'est pas mal non plus. Ça en fait un film différent.

Et aux Etats-Unis?

Il est sorti en avril. Très bonnes critiques, petit succès. La distribution était limitée à quelques salles, il était interdit aux moins de 18 ans. Le suicide des adolescents est un sujet dont on préfère éloigner les jeunes. Je regrette que le film n'ait pas été projeté dans les salles où vont les filles de 16 ans. C'est assez troublant de faire un film en pensant à son public et de ne rien contrôler de la deuxième partie du processus.

Avez-vous eu peur que Virgin Suicides soit considéré comme un caprice d'enfant gâtée?

Il n'y a pas eu de campagne contre moi, alors que la presse américaine m'avait assassinée à la sortie du Parrain 3 (elle y jouait le rôle de Mary Corleone, ndlr). Là, ils semblaient bousculés. Une réalisatrice, c'est inhabituel pour eux. Je n'ai pas eu droit aux pierres. La prochaine fois, peut-être... Ils auront pe