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Libération

Des bonnes moeurs

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publié le 29 janvier 2001 à 22h15

On a la censure qu'on peut. En voici deux exemples en forme de gags tristes qui ne firent même pas une affaire, assez caractéristiques tout de même d'un temps affolé aux valeurs dérégulées.

Lors de sa soirée «Journaux intimes» du 9 janvier, Canal Vivendi diffusait, en crypté et à 1h15, le court métrage HPG, son vit, son oeuvre, du «hardeur» Hervé-Pierre Gustave. L'homme y promène sa bite mise à nue, se l'astique beaucoup et éjacule un peu, au long d'une balade assez réaliste dans un univers notoirement sordide. Sa pochade, parfois drôle d'un humour désespéré, affiche deux ou trois plans que les amateurs de porno-punk apprécieront; elle est bien sûr attentatoire à la dignité de la femme (et de l'homme aussi, mais passons). Les Chiennes de garde s'en sont émues, une ministre également, dit-on, et L'Express en a fait deux pages indignées; alors, la chaîne a «suspendu» la rediffusion prévue sur un de ses canaux annexes (jaune). Victoire du féminisme citoyen et fin de l'épisode. Le foot et le porno continuent sur Canal. Le mois dernier, le marchand de bruit Virgin, qui vend aussi des livres, demandait à l'éditeur Le Dilettante un petit texte à offrir, avec ses voeux, à ses clients de réveillon. Disposant d'une nouvelle inédite d'Anna Gavalda que celle-ci avait donnée au club du Grand Livre du mois, Le Dilettante la proposa à Virgin, sans songer que les services marketing de l'épicier vidéo allaient se préoccuper du contenu d'un texte qui existait avant qu'ils le sollicitent. Il av