«Avec ton regard bleu, ton nez un peu tordu et ton air ingénu...» Pierrette Bruno, partenaire de Bourvil dans de nombreux spectacles, chante la mémoire de celui qui «n'[aimait] pas l'oubli». Dès les premières images la cour d'école de son village, Bourville, le témoignage de son vieil instituteur , on comprend qu'on embarque pour une douce et nostalgique croisière: d'opérette en ritournelle, d'applaudissements en fous rires contagieux. André Raimbourg, alias Bourvil, l'homme «fin», «intelligent», qui se faisait passer pour un benêt paysan, danse sous des tonnelles en plastique avec Annie Cordy, se moque gentiment des questions des journalistes, échange des fumisteries avec de Funès. Quelques émissions de TSF ont suffi pour que Dédé devienne «la coqueluche de Paris». Il triomphe sur scène dans la Bonne planque, la Route fleurie, tourne plus de cinquante films, la Traversée de Paris de Claude Autant-Lara, le Corniaud et la Grande Vadrouille de Gérard Oury, le Cercle rouge de Melville. Ses partenaires et amis, Danièle Delorme, Yves Robert, Roger Pierre, Patrick Préjean, Adamo, se souviennent d'un homme «modeste», «timide». La construction du documentaire est classique, sans surprises, mais réserve quelques minutes touchantes et surannées: Bourvil éconduit par BB dans le Trou normand de Jean Boyer, Bourvil et sa Pierrette chantant sur la balancelle: «Oh Casimir, Oh Capucine!» A faire mentir Dédé lorsqu'il affirme, rigolard: «Les acteurs d'il y a cinquante ans, on ne se les ra
Critique
La tacatacatique du comédien
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par Ondine Millot
publié le 6 mars 2001 à 23h53
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