Pour la cinquante-quatrième fois, la ville de Cannes accueille le Festival international du film. Mais comment les Cannois voient-ils les films? Quels souvenirs, quelles images en gardent-ils? Microenquête à la sortie des projections ou auprès de ceux qui ont tenté leur chance au tirage au sort organisé par la mairie pour gagner une place de cinéma.

«Moulin Rouge» de Baz Luhrmann (Sélection officielle), qui a ouvert le festival 2001: «Avec cette vogue asiatique au festival, il y a plein de petits Chinois partout, qui donnent leurs places, parce qu'ils n'ont pas le temps d'y aller. C'est comme ça que j'en ai eu une pour Moulin Rouge. Je montais les marches pour la première fois. Les gens, même en smoking, vous bousculent beaucoup. Le film, c'est une danseuse légère qui veut beaucoup d'argent et de gloire. Elle est très malade, mais, dans ce milieu-là, on ne peut pas arrêter le business, alors elle meurt.» (Maria, 54 ans, gérante) «J'étais heureuse, j'ai monté les marches, même si c'est un peu gênant, parce que tout le monde vous voit. Moulin Rouge, c'est un écrivain bohème qui raconte son histoire avec une catin. Cela doit se passer dans les années 70, je dirais 1974, parce qu'il tape encore avec une machine à écrire et pas un ordinateur.» (Catherine, 30 ans, fonctionnaire) «C'est une histoire d'amour entre un homme et une femme. Je précise parce que ce n'est pas courant au festival, où les films sont d'avant-garde. Il y a beaucoup de tralala et de danseuses.