Menu
Libération

Berlin prône la diversité mais loue Hollywood

Article réservé aux abonnés
52e Berlinale. 400 films au programme du festival qui s'est ouvert hier.
publié le 9 février 2002 à 22h09

O n aura beau dire et faire, édifier de l'ultramoderne à tour de bras, multiplier les signes nécessaires du repentir, Berlin garde, comme un inconscient minéral, la trace de ce qu'il fut. Il suffit de vaquer en ville : tel ancien ministère du Reich retapé en institution fédérale, tel monument à la mémoire du mouvement Spartakus et de Rosa Luxembourg se décomposant au fin fond d'un terrain vague... Une ville de visions. A ce titre, le cinéma lui va comme un gant.

Et comme un fait exprès, hier à Berlin, l'événement symbolisant l'ouverture du 52e Festival du film ne fut pas une fiction, mais l'enterrement de l'actrice-chanteuse Hildegard Knef, star maximale du cinéma allemand de l'après-guerre, morte d'un cancer à l'âge de 76 ans. A lire la presse allemande, c'est un peu comme si Danielle Darrieux, Brigitte Bardot et Catherine Deneuve avaient disparu en même temps. Avec un petit bonus nationaliste puisque, toutes tendances politiques confondues, «la» Knef, incarnation à la fois de la renaissance allemande et de l'émancipation féministe, est au minimum qualifiée de «mère de l'Allemagne».

Symbiose. Lors des funérailles, le maire socialiste de Berlin, Klaus Wowereit, tirant quelque peu la couverture municipale à lui, a estimé qu'il y avait une parfaite symbiose entre le destin d'Hildegard Knef et celui de sa ville : «Une vie de hauts et de bas, de blessures, de cicatrices et de coups du sort.» L'actualité lui donna instantanément raison, puisque à peine son discours