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Libération
Interview

Architecture-fiction

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La vie en villes. Cergy-Pontoise
publié le 29 mars 2002 à 22h44
(mis à jour le 29 mars 2002 à 22h44)

Au printemps 1987, Eric Rohmer tourne l'Ami de mon amie à Cergy-Pontoise, dans le quartier Saint-Christophe aménagé par Ricardo Bofill, près de la préfecture construite par Henry Bernard, autour de la gare, sous les auspices du Grand Horloge. C'est un choix : intéressé par l'urbanisme et l'architecture moderne, Rohmer a décidé de construire une fiction dans la ville nouvelle, utilisant ses bâtiments, sa nature et son atmosphère comme un personnage de son film, le personnage central. Quinze ans plus tard, il revient sur cette expérience.

Confronter fiction et urbanisme. «Cergy a changé et s'est agrandi depuis le tournage de l'Ami de mon amie. Je n'y suis pas revenu souvent, une fois ou deux dans l'immeuble de Bofill, un appartement très confortable, beaucoup plus que celui où j'avais tourné, qui était tape-à-l'oeil mais pas très bien "fini". C'est une architecture monumentale, où l'habitat laisse à désirer. On n'y pense pas assez aux gens et à leur manière de vivre. C'est un peu ce qui m'a amené à tourner ce film : confronter la vie et l'architecture, les habitudes et l'urbanisme. Il y avait là un vrai sujet de fiction et un enjeu de mise en scène.»

Une forme architecturale. «En 1975, j'avais réalisé Ville nouvelle, une série de quatre émissions pour la télévision, sur l'urbanisme et ces projets de création ex nihilo décidés dans les années 60 sur la proposition de Paul Delouvrier puis construits à partir du début des années 70. J'avais rencont