Année glorieuse pour le cinéma français, 2001 serait, officiellement, redevable d'une bonne part de ses records de fréquentation aux multiplexes. Vilipendés comme faisant le lit du cinéma américain, ces derniers entrent de plus en plus dans les moeurs. Leur multiplication, tant en banlieue que dans la capitale, bouleverse cependant les équilibres de la ville en même temps que les modes de consommation du cinéma. En témoignent non seulement les difficultés croissantes des indépendants mais le déclin de certains quartiers phares, comme les Champs-Elysées. Pourtant, une deuxième vague de multiplexes rebondit déjà dans Paris intra-muros, impliquant des arbitrages délicats pour la municipalité. En particulier dans trois quartiers très différents, où trois projets se dessinent, à plus ou moins brève échéance.
Deux MK2. Le plus avancé concerne le XIIIe arrondissement. En 1996, Marin Karmitz y a annoncé la création du futur MK2 Tolbiac, en bordure de la Bibliothèque nationale de France. Profilé comme un pôle d'animation pour la Zac Paris Rive gauche («le quartier Latin de l'an 2000»), le projet se voulait un modèle d'équipement alternatif «de proximité». Pas question, alors, de parler de «multiplexe», terme maudit réservé aux équipements des «grands» circuits. Le MK2 Tolbiac (dixième enseigne du groupe sur la capitale) serait une Cité de l'image et du son, culturelle, conviviale et polyvalente : elle ouvrirait dès 1998 et proposerait des restaurants, un jardin et, outre six ou sept s