Conscient de la nécessité de tirer «le meilleur parti» du mariage des techniques modernes et traditionnelles, Hayao Miyazaki n'entend pas se «laisser mener par le bout du nez de l'ordinateur», et ne désire pas l'utiliser lui-même, pas plus qu'il n'a recours à l'e-mail ou à Internet. Trouve-t-il encore le temps d'animer ? Oui, surtout quand les résultats escomptés ne répondent pas à son attente. «Si je pouvais trouver des animateurs qui animent mieux que moi, j'en serais vraiment ravi...»
Certains vous surnomment «le Disney japonais» ?...
Je n'aime pas ce rapprochement. Je suis réalisateur, il était producteur. Et puis je n'ai jamais vraiment aimé les films de Disney, même ceux de l'âge d'or... J'ai même détesté certains passages de Blanche-Neige et les sept nains. L'alternative, c'était la Bergère et le ramoneur de Paul Grimault, porteur d'une véritable émotion. Je citerai également deux bandes extraordinaires de Frédéric Back en provenance de l'ONF canadien : Crac et l'Homme qui plantait des arbres. Et l'oeuvre complète du Russe Youri Norstein, un poète authentique. A part ça, nous sommes submergés par des productions animées médiocres de toute provenance, principalement des séries télé.
Comment travaillez-vous par rapport aux Américains ?
On peut opposer l'usinage américain, plus spécialisé, à l'artisanat japonais, plus polyvalent. Car nous travaillons de manière très différente. Le grand drame de l'animation d'aujourd'hui, c'est de ne plus savoir faire la différence entre un