Depuis deux ans que les amis de Jörg Haider ont réussi à s'installer dans de jolis fauteuils ministériels, la guerre fait rage entre le gouvernement autrichien et les professionnels du cinéma. Dernier conflit en date : les tirs de canon qu'Alexander Horwath, nouveau directeur du Filmmuseum (l'équivalent de la Cinémathèque, à Chaillot), doit actuellement essuyer de la part de sa ministre. Les armes utilisées sont financières : logé depuis plus de quarante ans dans l'Albertina, un vieux palais au coeur de la vieille ville de Vienne, le Filmmuseum aurait besoin d'urgence de quelques poignées d'euros pour repeindre ses murs et changer ses câbles électriques. Une exigence catégoriquement refusée par les services ministériels. Plus grotesque encore, l'Albertina, dont la fonction principale est d'abriter l'une des plus belles collections d'estampes et de dessins du monde, fait actuellement l'objet d'un très vaste programme de rénovation : 72 millions d'euros dévolus à la rénovation de 18 000 m2 de salles et de terrasses. Mais lorsque Horwath réclame 900 000 euros pour ses modestes 370 m2, le gouvernement répond qu'il n'a pas d'argent... Derrière ces mesquineries budgétaires se cache le désir de déstabiliser Alexander Horwath, ancien directeur du dynamique Festival de films de Vienne, et critique très engagé contre la politique de compromission de la droite avec l'extrême droite. Le directeur de l'Albertina, Klaus Albrecht Schröder, grand ami des milieux conservateurs, a déjà fait s