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Libération
Critique

«3 Zéros», bien footu

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Une comédie d'un réalisme troublant sur les dérives du milieu.
publié le 24 avril 2002 à 23h09

Joueurs surpayés et cependant prêts à changer de club du jour au lendemain pour encaisser des chèques toujours plus faramineux, entraîneurs limogés à la première contre-performance, dirigeants si obnubilés par les considérations économico-médiatiques qu'il leur arrive de disjoncter. Mais aussi recrutements douteux ­ on parle de «filières» d'Europe de l'Est, ou d'Afrique, comme pour la prostitution, intermédiaires ripoux, supporters à l'attitude parfois inqualifiable... C'est peu de dire que les turpitudes du football moderne n'en finissent plus d'écorner l'image d'un sport cerné par les vautours. Plus cocasse, le niveau du championnat de France baisse à mesure que le public grossit et que les enchères montent. Bref, le foot marche sur la tête et il n'est plus une semaine sans que, de Marseille, Paris, Lyon ou Rennes, ne surviennent de nouvelles péripéties tristement risibles.

Saynètes. Cet état des lieux effectué, Fabien Onteniente n'a pas eu trop de mal à imaginer une farce centrée sur un milieu qui, comme on vient de le voir, sait très bien basculer tout seul dans l'autoparodie. A cinq semaines de la Coupe du monde et en pleine période siglée «comédie made in France» (le Raid et le Boulet, aux castings interférents), nul doute que 3 Zéros devrait trouver son public dans les salles de l'Hexagone ­ sans qu'on puisse certifier qu'il s'agira exactement du même que celui qui remplit les stades le samedi soir. Du reste, Onteniente peut se prévaloir d'un cursus (inégal) en matière