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Libération

Budapest, le plan cul

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Reportage dans la capitale européenne du porno.
publié le 24 avril 2002 à 23h09

Budapest envoyé spécial

Quelque part dans la plaine hongroise, en bordure de Göd, petit village sans âme ni sexe, à 45 minutes du centre de Budapest. La villa frappe immédiatement le promeneur égaré. Flambant neuve, parée d'un fronton néo-antique, avec piscine dans le jardin, elle pourrait passer pour un décor de carton pâte construit en vue d'une série télévisée de l'après-midi. Autour s'alignent de vieilles maisons laborieusement rafistolées depuis des décennies, les murs rongés par cette décrépitude propre à tous les bâtiments des pays d'Europe de l'Est.

On entre. Le kitsch que l'on soupçonnait de l'extérieur succombe sous une avalanche de mauvais goût : statuettes en plâtre à l'entrée, canapés recouverts de nylon verdâtre, vitrine à cocktails, sauna et Jacuzzi attenant au salon, robinetterie plaquée faux or... «C'est beau, non ?», fanfaronne le maître des lieux, un jeune Hongrois de 33 ans au ventre gras, propriétaire d'une demi-douzaine de bars et restaurants dans la capitale. Aujourd'hui est jour de fête : pour une poignée de dollars, cet enrichi de fraîche date a prêté sa demeure à une équipe de cinéastes porno. A l'étage, le tournage a déjà commencé : deux actrices à moitié dévêtues s'ébattent sur le grand lit de la chambre nuptiale.

Passé dans les moeurs. Baisers, caresses des doigts et force coups de langue sont échangés, tandis que de vieux porte-jarretelles glissent lascivement le long de jambes effilées. Dans le couloir, David Perry, un des dix acteurs masculins le