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Libération
Critique

Dans la veine «Seven»

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Avec «Panic Room», David Fincher tente un thriller à la Big Brother.
publié le 24 avril 2002 à 23h09

Jodie Foster dut renoncer l'an passé à présider le jury du Festival de Cannes pour rejoindre le plateau de tournage de Panic Room, Nicole Kidman, l'actrice pressentie pour interpréter l'héroïne, s'étant blessée lors d'une des premières prises. Quand on voit le film, on peut bien sûr imaginer ce que Kidman aurait fait du rôle, dans un registre probablement proche de sa prestation dans l'opus fantastique d'Alejandro Amenabar, les Autres, et cependant on a l'impression que le nouveau film de David Fincher a été écrit pour Foster. Que ce soit dans les Accusés, le Silence des agneaux ou Contact, l'actrice fonde entièrement son jeu sur le contrôle des émotions, cet effort tendu pour ne pas se laisser dépasser par la difficulté de situations d'une extrême violence que la fiction l'oblige à affronter. A force, en 34 films et à bientôt 40 ans, elle est devenue une sorte de séduisante allégorie de la responsabilité en acte, femme fragile mais capable de surmonter les pires désordres par le seul exercice de son self-control.

Caméras et magot. Dans Panic Room, elle est Meg Altman, yuppie récemment divorcée qui emménage avec son adolescente de fille, Sarah (Kristen Stewart), dans une gigantesque maison en plein coeur de Manhattan. La baraque était la propriété d'un milliardaire paranoïaque qui y a fait aménager une «chambre de la panique», une forteresse où il est possible de s'enfermer en cas d'attaque de toute sorte. Des caméras placées dans chaque recoin permettent de visionner depuis